Contre la guerre, contre la paix, pour la révolution sociale – Luigi Galleani

Avant la Première Guerre Mondiale, les organisations ouvrières en Europe avaient beaucoup œuvré pour organiser les ouvriers et les enrégimenter dans leurs structures, tout en se donnant des airs subversifs à grand renfort de propagande. Elles couraient derrière le nombre d’adhérents, plus intéressées à les habituer à suivre les ordres d’en haut, qu’à tenter d’en fortifier les consciences et les volontés. Que des millions d’adhérents se croyant émancipés – eux qui auraient peut-être pu empêcher la guerre s’ils l’avaient osé –, aient fini par aller au front après que leurs chefs aient brutalement retourné leurs vestes, voilà la « démonstration la plus putride des organisations prétendument subversives ». Cela ne découragea pas des anarchistes de promouvoir certaines propositions ambitieuses, comme Luigi Galleani dans son article « Contre la Guerre, contre la Paix, pour la Révolution ». Face à la perspective alors courante à cette période (se préparer à prendre la revanche dès que la guerre se terminera), Galleani opposait la conviction qu’au vu de la situation sociale et économique, l’insurrection allait éclater avant la trêve dans un des pays d’Europe, afin d’empêcher que sur les ruines de la guerre, la paix ne réorganise l’ancien ordre social. La proposition était lancée : l’heure de la révolte approchait, le moment opportun de l’insurrection allait venir, et il fallait s’y préparer. Cette question de la préparation sera bientôt dans les bouches, dans les esprits, et dans les choix de nombreux compagnons et compagnonnes. Car si la plupart étaient d’accord pour reconnaître que les révolutions ne s’organisent pas, ils étaient toutefois aussi d’accord pour considérer que « les insurrections ne se déterminent pas, ne trouvent pas leur chemin, n’amènent pas les conséquences espérées, sans un travail sagace, patient et zélé, de préparation morale et matérielle ».

 

« Contre la guerre hier, là-bas, nous sommes aujourd’hui contre la guerre, ici, où elle scintille porteuse des mêmes intrigues et des mêmes mensonges, avide du même sang, du même butin, des mêmes restaurations.
Contre la paix bâtarde hier, là-bas, nous sommes contre la paix aujourd’hui, ici, partout où elle consacre privilège et servitude, inégalité et iniquité.
Pour la révolution hier, avec toutes les aspirations de l’âme, nous sommes aujourd’hui ici contre la guerre contre la paix, pour la révolution sociale, parce que la révolution seule peut accomplir victorieusement le miracle qui a manqué au Dieu tout-puissant là-haut dans l’empyrée et à ses élus ici-bas : niveler les frontières des classes et des pays, et sur la terre affranchie réconcilier les hommes comme des frères dans l’amour de la vie, bénis par l’amour et la liberté. »

 

136 pages  / 6 euros (4 euros pour les distros) / Octobre 2024

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A coups de lime. A l’aube de l’anarchisme anti-organisationnel, individualiste, autonome – Giuseppe Ciancabilla

Qui était Giuseppe Ciancabilla ? Un journaliste qui ne dédaignait pas embrasser le fusil ? Un socialiste qui a adhéré à l’anarchisme ? L’admirateur de Malatesta qui peu de temps après est devenu son principal rival ? L’élégant rédacteur de journaux subversifs qui ne perdait pas une occasion pour défendre les têtes brûlées qui partaient à l’assaut de l’ordre établi, lui qui a défendu ardemment Luccheni, l’assassin de l’impératrice Sissi, Czolgosz qui tua le président américain McKinley, ou encore Gaetano Bresci, l’exécuteur du Roi d’Italie Umberto 1er, et dont Ciancabilla fut suspecté d’avoir été le mandant ?

Giuseppe Ciancabilla a été une météorite. De 1897 à 1904, il n’a fait que traverser des pays, des batailles, des passions, des idées. La force propulsive de son hérétisme n’était pas alimentée par un confusionnisme commode, mais par une soif inépuisable d’absolu, par une exigence de clarté, par une sincérité totale. Si son passage a été en mesure de modifier le panorama anarchiste, son nom a cependant continué à être méconnu, parfois exécré par ceux qui ne lui ont jamais pardonné d’avoir été le premier à donner une certaine épaisseur et respiration à une perspective anarchiste qui entendait se débarrasser des sirènes de l’Organisation, de la logique quantitative, de tout tacticisme et calcul politiques. Ciancabilla peut ainsi être considéré, en Italie, comme le premier véritable théoricien de ce courant qui, à l’intérieur du mouvement anarchiste, a été défini de plusieurs manières : anti-organisationnel, individualiste, autonome ou informel.

Révolutionnaire d’autrefois, quand les ennemis de toute autorité étaient mus par l’amour pour un idéal immense qui vivifie et enflamme, puisse Ciancabilla inspirer les révolutionnaires de ce début de nouveau millénaire, et la publication d’une ample sélection de ses articles contribuer à faire surgir une magnifique et surprenante nouvelle aurore.

 

588 pages  / 15 euros (10 euros pour les distros) / Janvier 2024

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Le prestige de la terreur – Vers une conscience sacrilège et autres textes – Georges Henein

« Dans ce glissement collectif vers une condition de sécurité dans la terreur, qui déclenchera le cran d’arrêt ? Qui fera justice de ce que les hommes vont s’habituer à prendre pour leur droit à la terreur et presque pour l’aboutissement normal de leurs anciennes aspirations à la liberté ?
Pas un parti certes, ni aucune des organisations totalitaires préposées à la garde de l’homme. Pas un parti, mais peut-être des partisans d’un genre nouveau qui abandonneraient les modes classiques de l’agitation pour des gestes de perturbation hautement exemplaires.
[…]
Le réalisme politique se fonde sur deux formules qui ne se complètent qu’en apparence. « Tous les moyens sont bons », nous disent les réalistes. Et ils ajoutent l’instant d’après : « Il faut savoir s’adapter aux circonstances. » L’antinomie qui rend ces deux maximes inassociables, ne saurait retenir longtemps l’attention des réalistes. Pour ceux-ci en effet, il n’est pas d’antinomies définitives, pas plus qu’il n’est d’antagonismes irréductibles. Seul leur importe de développer à partir de certains aphorismes primaires, une philosophie du camouflage destinée à leur procurer la liberté de manœuvre la plus confortable. À la rigueur on concevrait qu’ils disent : « Tous les moyens sont bons pour adapter les circonstances. » Mais adapter les circonstances, au lieu simplement de s’y adapter, implique une volonté de changer le réel, de faire pression sur l’obstacle et non de se laisser modeler par lui.»

 

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Vers le néant créateur – Renzo Novatore

« La guerre est passée, lavant l’histoire et l’humanité dans le sang et les larmes, mais l’époque est demeurée inchangée.
Une époque de décomposition…
Le collectivisme est mourant et l’individualisme ne s’est pas encore affirmé.
Nul ne sait obéir, nul ne sait commander.
Mais entre tout cela et savoir vivre librement, il y a encore un abîme.
Un abîme qui ne peut être comblé que par le cadavre de l’esclavage et de l’autorité.
La guerre ne pouvait combler cet abîme. Elle ne pouvait que le creuser.
Mais ce que la guerre ne pouvait accomplir, la révolution doit le faire.
La guerre a rendu les humains plus bestiaux et plus plébéiens.
Plus triviaux et plus laids.
La révolution doit les rendre meilleurs.
Elle doit les anoblir ! »

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Regard insolite. Carpe diem; 13 minutes; Un, deux, trois…huit

La liberté peut bien être contagieuse, mais la servitude volontaire a montré qu’elle l’est plus encore.

Dans l’éternel présent de la domination et de l’obéissance, il semblerait qu’il n’y ait pas d’échappatoire.

Ceux qui s’obstinent à penser que la liberté n’est pas synonyme de normalité sont frappés de stupéfaction face à des paroles et des actes ayant perdu toute signification.

Mais le réalisme de la résignation et de la politique peut se heurter à bien autre chose que des spectateurs plaintifs.

Ces trois textes font valoir que, abstraction faite des circonstances « objectives » de la réalité environnante, aussi défavorables soient-elles, la possibilité de brouiller les cartes de la domination est toujours à portée de la fantaisie et de la détermination.

Les occasions ne manquent pas, elles ne manquent jamais. Le plus souvent c’est notre œil qui n’est pas en mesure de les voir,  car il est formé pour ne voir que ce qu’il connait déjà.

Il y a besoin d’un regard insolite – tourné autrement – pour arriver ailleurs.

 

78 pages / 3 euros (2 euros pour les distros) / Juin 2023

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Makhno et la question de l’organisation – Alfredo M. Bonanno

Il n’y aura pas de victoire possible pour les anarchistes, il n’y aura dans le futur aucune société libre capable de surgir d’un seul coup, de manière complète, comme Athéna de la tête de Zeus. Peut-être que rien de cette société-là n’existe aujourd’hui dans les élaborations théoriques des anarchistes. Peut-être que rien de cela ne sera jamais visible, malgré toutes les victoires que nous pourrons accumuler en renforçant nos organisations ou en rêvant à d’autres, plus à mêmes de répondre aux exigences de la révolution. Au plan militaire, gagner n’est parfois rien de plus qu’une satisfaction secondaire, un soupir de soulagement dans la sombre lueur d’une impasse où tombent les têtes des ennemis qui nous courent après depuis toujours. Et après ? Que trouverons- nous après, dans nos cœurs ? À partir de quoi construirons-nous la société de demain, si ce n’est à partir de ces excès de liberté que nous aurons réussi à insuffler dans les moyens destructifs que nous employons aujourd’hui ? Que serait-il arrivé si les anarchistes avaient réussi à défaire l’Armée rouge et si le modèle makhnoviste des communes libres s’était répandu à travers toute la Russie ?

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Pour ne surtout pas en parler

Dans la mesure où elle augmente notre capacité et notre volonté d’autocritique, elle élève également le niveau de notre critique », disait quelqu’un. Le contraire est tout aussi vrai  : le niveau de notre autocritique s’abaisse dans la mesure où s’abaissent notre capacité et notre volonté de critique. Un regard critique est un regard qui veut améliorer et s’améliorer. Pour cela il ne cherche pas les qualités dont se féliciter, mais les défauts sur lesquels s’interroger. N’importe où, partout, chez quiconque. Un regard vaniteux et apologétique déteste les défauts. Il n’a d’yeux que pour les qualités. Il ne veut rien améliorer, il veut se complaire, se contempler, se faire reconnaître et aduler. Ne cherchant pas les défauts, il tend à ne développer aucune faculté critique. Ni vers les autres, ni vers lui-même.

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Je est un autre

Un individu attentif aux oppressions sociales qui l’ont construit et qu’il pourrait reproduire devrait vouloir se lancer dans le pari de s’écouter soi-même, de trouver les mots appropriés, de choisir ce qu’il veut être, en se confrontant à ses peurs et en les dépassant, en faisant des choix et en se mettant en quête de possibilités d’attaque. Un individu qui se donne les moyens et les instruments de comprendre sa propre unicité et d’explorer sa propre différence, parvenant à se libérer du bourbier de la réalité multiple et en se mettant dans un mouvement de refus continu de toute place définitive et stable, des catégories qui sont des ghettos illusoires. Un individu qui trouve en lui-même son fondement et qui s’érige contre chaque institution et chaque sainteté, même celles qu’il s’est auto-imposé, dans un refus qui ne peut pas être seulement rationnel et logique, mais qui se nourrit de folie et d’instinct.
Dans cette aventure extrême il n’y a aucune garantie, à part nos désirs, qui puisse nous assurer ou nous soulager, ni celle artificielle de la société, ni celle de l’individualisme pensé comme un havre de paix, d’un unique qui se découvre une fois pour toutes.

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A pleins poumons – Emile Cottin, l’anarchiste qui tenta d’assassiner le président Clémenceau

 « Je tiens à vous déclarer franchement que je suis anarchiste, c’est-à-dire antiautoritaire, anticléricaliste, antimilitariste et antiparlementaire. Je n’ai qu’une patrie, la Terre. Je ne comprends pas la société actuelle, parce qu’elle est autoritaire et qu’elle n’engendre qu’une foule de malheurs, cette autorité ayant toujours été un épouvantail entre les mains des gouvernants au détriment de la masse qu’ils affament. J’enraye son action par tous les moyens mis à mon pouvoir. Je tiens donc tous les gouvernants autoritaires tant en France qu’à l’étranger, responsables de toutes les guerres… Pour en venir directement à l’attentat qui m’est reproché, j’ai agi contre M. Clemenceau parce que, reniant son passé, il représente aujourd’hui en France le principe d’autorité…»

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L’anarchisme entre théorie et pratique – Alfredo M. Bonanno

Au fond, chaque fois que l’on aborde un sujet, chaque fois que nous discutons entre compagnons anarchistes d’un problème qui nous saisit intimement, qui nous fait trembler d’intérêts et de passions, de mépris et de révolte, chaque fois que nous voulons, du plus profond de nous même, que ce problème deviennent, non pas clair une bonne fois pour toutes, mais suffisamment clair pour pouvoir agir dessus et détruire les conséquences négatives qu’il a sur notre vie, chaque fois que nous nous apprêtons à une réflexion d’ordre social, mais aussi plus spécifiquement économique et même technique, c’est-à-dire des détails sur les instruments et les moyens, et ainsi de suite, chaque fois donc, derrière la partialité du mouvement de l’intellect et de l’engagement simultané de la passion, il y a l’idée globale de l’anarchisme, de laquelle, comme dans le cas où je me suis trouvé à Florence, au cours de la conférence restituée ici, en voulant parler de manière spécifique, on doit admettre que l’on finit par faire soit une œuvre inutile d’empilement didascalique de faits et de théories, soit une œuvre d’exhortation à l’agir, en touchant ces fibres du cœur que chaque anarchiste tient à découvert, évitant soigneusement que les arrangements et les compromis de la vie quotidienne fassent pousser du cor dessus.

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A propos d’une grève et autres textes – Luigi Galleani

Et ceux qui dans les usines, dans les chantiers, dans les mines, ont travaillé avec les anciennes horaires de quatorze heures, de douze et de dix heures, et qui bénéficient aujourd’hui de cette fameuse journée de huit heures, qui a longtemps été et qui aujourd’hui encore demeure la plus néfaste des superstitions subversives, savent très bien qu’aujourd’hui, en huit heures, ils font autant, sinon plus, que ce qu’ils faisaient en douze heures. Ils savent très bien qu’ils rentrent de la prison si éreintés et si accablés de fatigue, qu’ils ne peuvent plus profiter de l’éducation et de la culture qui était la promesse et la justification de cette réforme.
Voilà ce qui, en substance, est admis par les subversifs: on ne rend pas le patronat docile, on ne le christianise pas, pas plus qu’on ne le civilise : le patronat doit être détruit. L’esclave ne s’apaise pas, il ne se console pas : il doit s’affranchir de la dévotion et des chaînes.
Par conséquent, la grève qui, plutôt que d’abolir cet antagonisme entre patrons et esclaves, cet antagonisme de classe, l’accepte, le consacre et le réaffirme, n’est pas et ne peut pas être un moyen de lutte spécifique du socialisme ni de l’anarchisme.

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Le chemin de l’anarchie – Erich Mühsam

Qu’un seul individu sorte des rangs au cours du combat, cela signifie pour la pensée du maître, du prêtre, du père ou de la centrale, un affaiblissement nocif du pouvoir légalisé, la preuve que des actions efficaces peuvent aussi être menées sans être dirigées ni calculées par en haut.

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Caraquemada : sur les sentiers de la guérilla contre le régime franquiste

Revenir sur les pas d’un anarchiste qui a longtemps agi en solitaire, traversant les Pyrénées de part en part pour accomplir des sabotages en territoire franquiste, n’est de toute façon pas une tâche facile. Et quand on s’aperçoit en plus que la direction du Mouvement Libertaire en Exil ne soutenait pas la lutte en armes clandestine, ou alors juste du bout des lèvres, cela ne fait que renforcer la difficulté : les traces des nombreux compagnons anarcho-syndicalistes et anarchistes qui ont perdu la vie dans la guérilla contre le franquisme, n’ont ainsi été que fragmentairement documentées par « leurs propres camarades » restés plus ou moins au chaud sous les ailes de légalité républicaine française. Bien que de façon incomplète et malgré des sources parfois contradictoires, on essayera tout de même ici de reconstituer la trajectoire de Ramón Vila Capdevila, dit Caraquemada. Ce compagnon lutta pendant des décennies à sa manière, si possible en bonne compagnie et sinon en solitaire, visant en permanence à désorganiser les forces de l’ennemi, à semer le chaos dans leurs rangs, à jeter des grains de sable dans leurs engrenages, en s’attaquant inlassablement aux infrastructures d’énergie et de transport.

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La bête insaisissable – Alfredo M. Bonanno

Mais, quelle est cette liberté qui bouleverse la vie ordonnée et contrainte de la bête ? Quelqu’un pourrait dire (à raison) que c’est le déchaînement, d’autres que c’est la mise en jeu de soi-même, ou bien d’autres encore diraient que c’est la conscience de soi enfin mûre. Finalement, les plus attentifs concluraient, sagement, que c’est l’ensemble de ces choses. Et tous n’auraient vu qu’un seul aspect du problème. La bête déchaînée est la liberté elle-même, quand ce n’est pas qu’une bête libre, et étant la liberté, elle se répand sans limite et sans mesure, elle se déploie dans toute sa force, décide et attrape, attrape et écrase, écrase et s’empare, avec pour seul obstacle une force plus grande qui, en l’affrontant, la tue.

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La Commune de Paris devant les anarchistes – Les groupes anarchistes bruxellois

Depuis des siècles que l’humanité est exploitée, les ambitieux ont toujours réussi à la trahir. Il ne faut pas que cela se renouvelle. Que le passé, encore une fois, nous serve de leçon !
Plus de maîtres ! Que la liberté absolue que nous appelons de tous nos vœux vienne supprimer les inégalités sociales.
Pas de discours inutiles. Plus de parlementarisme. Que la violence seule vienne faire comprendre à nos exploiteurs que nous t’entendons plus nous laisser tondre comme des moutons.

 

Ce document rare est une déclaration sur les exploits et les erreurs de la Commune, que publièrent en 1885 Les Groupes anarchistes bruxellois. Groupes dans lesquels se trouvaient – selon des compagnons qui contribuèrent à ce que ce témoignage échappe à l’oubli -, «parmi les plus intelligents et les plus actifs réfugiés de la Commune».

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Pour l’anarchie du mouvement anarchiste ! – Renato Souvarine

Révolte permanente. Contre toutes les tentatives de restaurer de nouvelles églises, des hiérarchies, des disciplines, des syllabes, des anathèmes, des ostracismes, des bûchers.
Contre toutes les tentatives d’élever des digues, de construire des Centrales ou des Partis pour contenir, uniformiser, centraliser, dénaturer, atténuer, déformer l’anarchisme qui est mouvement anarchiste autonome, incoercible, varié, multiple et complexe, comme la vie, qui se répand hors de toute loi, hors de tout joug, hors de tout centre…

 

[…]

…Nous, nous sommes anarchistes ; et nous confions la résolution de tous les problèmes à l’infaillible esprit de révolte, le seul moteur de l’histoire, destructeur et créateur de mondes.
Nous nous fions donc aux libres initiatives des individus, des groupes, et des minorités animatrices ; initiatrices des révoltes, s’y insérant toujours, où, comment, quand, et, autant que faire se peut. En s’accumulant dans le temps et dans l’espace, les révoltes particulières formeront le mouvement général et libérateur.
Il est donc nécessaire de diffuser, d’exciter, de promouvoir, de soutenir, d’étendre, d’intensifier, de généraliser les révoltes jusqu’à leur complète généralisation, leur fusion et leur débouché sur le mouvement libérateur général, qui ne dure pas un jour, pas un mois, pas une année, pas quelques années, mais qui « remplit toute une époque », oh compagnons !…

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Montcharmont et autres extraits de Jours d’exil – Ernest Cœurderoy

Alors, s’écrieront les bourgeois, notre ordre social est donc à la merci du premier misérable venu ?… Et si ce premier misérable venu est à la merci, lui, de votre ordre social, de votre sécurité et de votre propriété ? Et si votre ordre social, votre sécurité, votre propriété exigent que ce misérable soit dépouillé de sa part des biens communs, de ses droits naturels, de la vie même, il faut donc qu’il respecte tout cela ? Allons donc !

Oui, bourgeois, la lutte est engagée dans ces termes entre la société et l’individu. Oui, tout condamné a le droit de fusiller le premier juge venu, car tous les membres du très-illustre corps de la magistrature sont solidaires dans les conséquences de l’homicide légal. Nous faisons de la barbarie, vous faites de la civilisation ; je ne sais où est la plus grande cruauté, chez vous ou chez nous. Puisque vous voulez conserver vos privilèges, résignez-vous à la guerre et au duel dans lesquels les chances de mort sont égales pour les deux adversaires.

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La question de la liberté – Gigi Damiani

La force des choses pourra secouer des milliers et des milliers de chômeurs, ou de travailleurs brimés par une usure patronale trop avide, elle pourra même soulever un peuple affamé et contraint par la violence à se résigner à sa misère, mais la force des choses ne concédera au soulèvement, à la révolte de tels éléments, qu’un espace assez limité pour se développer, pour s’épuiser. Les affamés s’arrêteront au pillage des dépôts de vivres, les salariés parviendront peut-être à imposer une considération plus juste du labeur, les chômeurs, après s’être égosillés à demander du pain et du travail, seront peut-être casés par lots dans quelques emplois provisoires. Et la force des choses payée par ses… victoires, se reposera, préparant de nouvelles situations qui répéteront les faits déjà advenus, avantageusement aujourd’hui, avec perte demain.
À l’inverse, la force des idées, bien que ne méprisant pas le facteur de la force des choses, veillant même sur elle pour pouvoir l’utiliser à profit, transformera le soulèvement en révolution par un acte de volonté ; et elle livrera bataille non pas pour une fin transitoire et contradictoire, mais pour un idéal de justice et de liberté qui une fois atteint, placera l’homme et l’espèce dans une dimension différente de celle dans laquelle il s’est agité jusqu’à aujourd’hui, et d’où il pourra se mouvoir vers un avenir toujours plus lumineux.

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Treize minutes. L’attentat de Georg Elser contre Hitler

A 21h20, comme prévu, le tic-tac de l’horloge de Georg Elser cessa de battre. Dans un terrible fracas, la colonne située derrière la scène se brisa, faisant s’écrouler tout le balcon qu’elle soutenait ainsi que le toit, en dévastant le local. Une pluie de débris de bois, de briques et d’acier s’abattit sur la scène en la pulvérisant complètement.

 

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Émile Henry. Polémiques, débats, discussions

SOMMAIRE:

-Du terrorisme, de certains imbéciles et d’autres choses

-Pour le vers de la vie

-Émile Henry et la propagande par le fait

-Sur la responsabilité individuelle

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