Le prolétariat limitant – L’enfant, la coquille et la mer, Franco Lombardi

À ce stade nous devons être conscients qu’il n’existe pas d’entités abstraites en dehors de nous avec lesquelles régler ses comptes, qu’il n’existe pas un Prolétariat extraterrestre et absolu au nom duquel se battre et que c’est donc en premier lieu avec notre conscience que nous devons nous confronter quand nous choisissons les modes, les temporalités et les instruments avec lesquels se dresser contre le pouvoir. Il est trop confortable de masquer notre incapacité ou, pire, notre absence de volonté derrière le paravent de l’immaturité du Prolétariat ; trop facile de confier les tâches qui nous reviendraient personnellement à l’incontournable triomphe de l’évolution historique ; trop hypocrite de se cacher derrière l’excuse que l’a révolution n’est pas au coin de la rue, mais qu’elle est toujours à venir.
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Le révolutionnaire ne peut donc pas s’identifier dans la figure du « géniteur », de celui qui se bat pour « donner un futur à ses enfants », mais dans celle de l’ « enfant », de celui qui n’a pas encore renoncé à préférer le rêve à la réalité, ce qu’il veut à ce qu’on lui présente comme possible. Et cet enfant doit savoir regarder autour de lui et comprendre qui et qu’est-ce qui tente de le contraindre à devenir adulte, à se soumettre aux règles asphyxiantes de ce qui est raisonnable, modeste et sensé. Et si lui vient le caprice de vider la mer, il doit commencer à le faire.


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